Historique du village et des églises
Villardonnel est un village du versant sud de la Montagne Noire, qui se situe à 360 m
d’altitude, aux marges occidentales du Pagus Caparetensis
, le Cabardès,
micro-région chargée d’histoire. L’histoire de Villardonnel et de son église n’est pas facile
à appréhender, les archives étant relativement rares jusqu’aux XIIIe-XIVe siècles. On peut cependant attester
l’origine alto-médiévale du peuplement, sous l’impulsion du monastère bénédictin de Mallast-Montolieu.
Histoire de Villardonnel
Villardonnel est cité pour la première fois au Xe siècle grâce à la mention, en 934, de quatre alleux situés sur son territoire : Brousses, Lauzerte, Reissabits et les Leignes.
Le lieu, quant à lui, est clairement attesté à partir de 949, en tant que villare dans une bulle du pape
Agapet II, qui confirme à Tresmire, abbé du monastère Saint-Jean-Baptiste de Castrum Mallasti
(Montolieu) ses possessions, parmi lesquelles : villare qui vocatur
Donellii…
. Son destin semble lié durant plusieurs siècles à l’histoire de cette grande abbaye
bénédictine.
Par la suite, les archives sont muettes jusqu’au XIIIe siècle où, en raison d’un contexte troublé par la Croisade et ses conséquences, Villardonnel est l’objet de plusieurs mutations, comme la plupart des villages du Languedoc. On y relève aussi une activité assez importante des hérétiques.
Villardonnel au temps des Croisades
En 1230, Pierre d’Aragon et ses fils, Guilhem Roger et Guilhem d’Aragon, reconnaissent tenir en fief de l’abbé de Montolieu la moitié du villare de Villardonello.
En 1236, Ermegaud, abbé de Montolieu, laisse à Guilhem d’Aragon et à ses héritiers
une maison qu’il tenait en fief in villa de Villardonello
.
À l’automne 1240, les partisans de Raymond Trencavel détruisent la tour de l’abbé à Montolieu ainsi que des maisons et du mobilier dans l’enceinte du monastère (domos quasdam sitas infra ambitum ipsius monasterii… plura ustensilia monachorum…). Suite à ces événements, l’abbé Ermegaud donne en viager la moitié de la villa de Villardonnello à Raymond de Capendu et à son fils Pierre pour les avoir recueillis, lui et ses moines, dans leur maison de Carcassonne lors de l’occupation de l’abbaye par Trencavel.
Quelques années plus tard, en 1245, le roi Louis IX concède à Raymond de Capendu les biens confisqués pour hérésie à Pierre d’Aragon, faydit, par le sénéchal Guillaume des Ormes, dans la villa de Villardonnello.
En 1257, Géraud de Capendu vend à l’abbé de Montolieu pour 3000 sous melgoriens la moitié de la seigneurie de Villardonnel, Reissabits, Lauzerte et Sériès, qu’il tenait en fief.
L’activité métallurgique, dont l’existence est attestée dans cette région au Moyen Âge, apparaît discrètement dans un texte de 1268, les coseigneurs de Villardonnel, Géraud de Montaut, abbé de Montolieu et un descendant de la famille de Capendu, ayant le droit d’exiger deux sous melgoriens et douze deniers pour la forge dudit lieu.
En 1269, dans l‘enquête épiscopale intitulée Ave Maria
, Raynald, clerc de Vilardonello,
fait connaître les droits de l’évêque de Carcassonne dans tout le décimaire de Villardonnel, de Sainte-Marie
de Canecaude et de La Valouvière, ainsi qu’au terme de Capcervi. Les témoins sont : Pierre Betarel, B. Bitre,
Pons Fabre, Jean Roche, G. Bertrand, Bonet Prugier et Siger Chatmar. L’évêque y perçoit le tiers de la dîme
et le chapelain de Villardonnel les deux autres parts.
Dans le registre de l’Inquisiteur Jean Galand, en mars 1288, la déposition de Bernard Benedict de
Villardonnel permet de connaître les noms des hérétiques ou de leurs sympathisants durant la
décennie 1250-1260. Il déclare notamment avoir mangé avec Isarn de Canoys et Nasalach,
hérétiques, en compagnie de Bernard de la Tour, chevalier. Il mentionne plusieurs hérétiques à
Villardonnel : B. Austench et Agneli, sa femme, Raymond Fabre, Guilhem Martin, Raymond Austench,
son neveu et Pierre Roger, son oncle. Ils sont en relation avec les hérétiques de Salsigne et de
Rivière de Cabaret. Il s‘agit, comme ailleurs, de réseaux familiaux. Les faits relatés remontent à 30 ans ou
35 ans, ou plus…
, soit aux années 1250-1260.
À la fin du XIIIe siècle, la reprise en main par l’abbaye de Montolieu est avérée : en 1295, Pierre II, un des abbés de Montolieu, est un ancien prieur de Villardonnel… En 1298, on a l’acte d‘hommage de Bernard de Capendu, chevalier, à Pierre Bernard, abbé de Montolieu, pour tout ce qu’il possède dans le castrum de Villardonnel et alentours, notamment à Reissabits.
Dans le premier tiers du XIVe siècle, Géraud de Capendu confirme la vente à Bernard et Pierre de
Roquefort de la moitié du castrum de Villardonnel avec son hospitio sito in capite dicti castri
.
Entre 1316 et 1334, sous le pontificat de Jean XXII, l’église paroissiale de Villardonnel est plusieurs fois mentionnée, sans que l’on puisse déterminer s’il s’agit de l’église située dans le village ou d’une autre. Elle possède un recteur, alors qu’antérieurement on parlait de prieur et de chapelain : en 1321, Bertrand d’Auriac, recteur de l’église de Villardonnel, inquisiteur, assiste au procès de Guillaume Garin, hérétique.
Les possessions royales sur ce territoire sont connues pour les années 1336, 1337, 1338, regroupées dans les Reconnaissances des lieux et terroirs de Villardonnel faites en faveur du Roi, qui nous sont parvenues grâce à la copie de Doat.
Une transaction originale de 1344 entre le sénéchal de Carcassonne et l'abbé de Montolieu touchant l'érection de fourches patibulaires sur le territoire de Villardonnel est conservée aux Archives de l’Aude.
Aux origines de l'Abbaye de Capservy
Dès 1318, les Chartreux de la Loubatière reçoivent des habitants de Capcervi divers droits par donation. Ces donations se poursuivent entre 1347 et 1361. Leur temporel s’accroit ensuite sur ce territoire par des acquisitions à Capcervi (1369-1553) et à Villardonnel (1375-1417). 1360 : un habitant de Villardonnel est témoin dans un différend concernant la devèze de l’évêque à Fraïsse-Cabardès.
Vers la fin du XIVe siècle, l’abbé de Montolieu est seigneur du lieu : il reconnaît tenir du Roi les lieux de Brousses, Villardonnel, Sainte-Eulalie etc... Il lui fait hommage pour Villardonnel le 20 octobre 1374.
À cette époque, on a trace de plusieurs transactions entre les Chartreux de la Loubatière et les consulats de Villardonnel (1358) et de Capcervi (1398) et au sujet des droits de pâturage. Des procès nous sont parvenus pour les années 1349, 1354, 1553.
En 1375, les dîmes de l’église de Villardonnel sont unies à la mense conventuelle de la Charteuse de la Loubatière, et en 1390 on a confirmation de l’union de l’église de Villlardonnel avec cet établissement monastique, dépendant de Castres. Après l’abandon de La Loubatière par les Chartreux de Castres, ils continueront à percevoir des revenus à Capcervi durant plusieurs siècles, comme en témoignent les Reconnaissances en faveur des Chartreux pour les biens situés à Capcervi (1666-1668). Un arpentement et des Reconnaissances des biens des Chartreux à Capcervi, consulat de Villardonnel sont encore effectués en 1773.
En 1660, dans les Procès verbaux des visites épiscopales, la visite de Villardonnel le 4 décembre
1660 par Mgr Nogent de la Valette nous apprend qu’il y a plusieurs églises rurales :
Notre-Dame de Canabès, Saint-Sébastien de Cazelles et Riussec.
Il signale aussi deux cimetières : un près dudit lieu en mauvais état et celui de Notre-Dame
de Canabès, ancien cimetière entouré de murailles en bon état
.
À partir de 1790, la famille Mahul devient propriétaire de Capcervi, ce qui nous vaut l’intérêt d’Alphonse Mahul pour Villardonnel et sa large contribution à l’histoire de ce village dans son Cartulaire.
Genèse de l‘agglomération
Village ouvert à l’origine, Villardonnel possédait autrefois un périmètre fortifié d’environ 1920 m², qui occupe encore aujourd’hui une place centrale dans l’organisation du bâti villageois. Édifié à un endroit de rupture de pente, ce noyau était séparé des bourgs environnants par un fossé.
Quelques archives apportent des informations sur l’organisation de Villardonnel. Ainsi, en 1230, l’acte mentionnant le villare de Villardonello, évoque une forcia ou des forciae, fortification dont l’ampleur, la force, et le statut politique sont généralement inférieurs à ceux d’un castrum.
En 1236, Ermegaud, abbé de Montolieu, laisse à Guilhem d’Aragon et à ses héritiers une maison qu’il
tenait en fief in villa de Villardonello
. Elle confronte des murs (muros) et une tour, signe que
l’endroit est fortifié. Ainsi, la mention de castrum
en 1298 aurait pu être interprétée
comme une simple tournure de style, les scribes qualifiant parfois de castrum
toute structure
villageoise agglomérée, voire une maison forte ou noble. Cependant, l’acte de 1305 évoque un
hospitium sito in capite dicti castri
, signe que le caput castri, qui regroupe la tour et la
demeure du seigneur et/ou des milites, est distinct de l’enceinte villageoise. À cette époque, il
semble donc bien que le village ait l’aspect et la structure d’un castrum, mais force est de constater
que le caput castri n’a pas laissé de traces tangibles dans le parcellaire villageois.
La toponymie actuelle évoque encore la présence d’un ancien fort, de forme irrégulière polygonale,
qui correspond à l’ancien noyau fortifié. Deux compoix, l’un de 1648-49, l’autre de 1741, enregistrent
l’appellation Le Fort
et parlent des fossés de la ville
. Le compoix du XVIIe s. évoque une
maison à deux estages dans le fort
qui confronte d’auta la tour du fort et autre pars rue…
.
S’agit-il de la tour-porte ou d’une construction au centre du réduit et antérieure au bas Moyen Âge,
par exemple celle mentionnée en 1236 ? En 1648-49 le fort
de Villardonnel renfermait
9 maisons, 1 patu et 2 casals. Au siècle suivant, en 1741, le même secteur n’abritait
plus que 3 maisons et 2 patus.
Ainsi, Villardonnel pourrait être un des nombreux cas de sites fortifiés durant le premier Moyen Âge
ou le Moyen Âge classique dont le périmètre défensif aurait été réactivé pendant la Guerre de Cent
Ans (seconde moitié du XIVe s.), époque où les troubles et l’insécurité gagnent le Pays Audois après le
passage du Prince Noir. Ceci expliquerait la persistance du terme fort
à l’Epoque moderne,
vocable qui à cette époque désigne tout type de fortification (forcia, castrum, fort villageois, etc.).
Les églises de Villardonnel
Dans l'Ave Maria, enquête épiscopale effectuée en 1269, sont récapitulés les revenus décimaires et droits temporels de l'évêché et du chapitre cathédral de Carcassonne. Il y est clairement expliqué par les témoins que le décimaire de Villardonnel comporte plusieurs églises mais il est impossible de déterminer s’il existe à cette époque un lieu de culte dans le village-même.
Chapelle Notre-Dame de Canabès
Ce lieu de culte présente les vestiges les plus anciens sur le territoire. L’abside et probablement les
bases de la nef de la chapelle Notre-Dame de Canabès sont d’époque romane.
Elle est citée en 1600 lors de la visite de l'évêque et en l'an V, cette chapelle est citée comme étant
en bon état
. Elle est ensuite restaurée en 1887 à l’initiative de l'abbé Dagnac après vote favorable du conseil
municipal, puis rendue au culte après sa bénédiction
Pierre Courrent signale en 1932 un site appelé le champ des morts
, côté midi de la colline de
Notre-Dame de Canabès mais cette information n’a pas été archéologiquement vérifiée. Elle est
encore entourée par un cimetière enclos, toujours en service : le chemin probablement ancien qui le
relie en droite ligne au village de Villardonnel, s’appelait traditionnellement chemin des morts
.
Notre-Dame de Canecaude
Canecaude, cité dès 1248, forme une communauté distincte de Villardonnel jusqu‘en 1791. La
famille de Canongettes est seigneur de Canecaude de 1618 à 1860. L'église dédiée à la Vierge,
démolie en 1618 est reconstruite en 1653 sous le vocable de Saint-Guillaume. En 1641 on évoque
l’esglize desmolye dudit Canacaude hors et dessous le fort ruyné dudit lieu
, c’est-à-dire du fort de
Canecaude.
Elle est mentionnée comme étant une grange en 1700.
Le prieuré Saint-Pierre de Caudebronde
Cella de Montolieu mentionnée en 82852, puis citée en 1269, ce prieuré était à la présentation de l'abbé de Moissac en 1785. Au XVIIIe siècle, l'église de ce prieuré a depuis longtemps disparu (ancienne église paroissiale et cimetière abandonnés lorsque celle du village de Caudebronde fut terminée).
Capservy
Dans le procès verbal de la visite épiscopale de 1660, Capservy est cité comme étant une ancienne abbaye disparue dont l'église était dédiée à St-Etienne. Elle était murée à cette date.
Saint-Sébastien de Cazelles
L’église Saint-Sébastien de Cazelles est mentionnée en 1269. Elle deviendra une paroisse en 1695 et sera rattachée à Cuxac-Cabardès en 1807.
Église Saint-Jean-Baptiste de Villardonnel
L’église actuelle de Villardonnel se trouve au centre du village, au sud-est de l’ancien noyau fortifié.
Son vocable est à rapprocher de celui de l’église abbatiale de Montolieu. Aux Archives départementales de
l‘Aude, dans le dossier Hyvert, il est noté que l'église possède un «bénitier» classé objet d'art, des
chapiteaux sculptés, des voûtes et des chapelles. Elle est considérée comme construite en 1520
. La
chapelle sud aurait été construite à la fin du XVIe siècle, début XVIIe siècle. Le porche est moderne
et le clocher, remanié au XIXe siècle, a également fait l’objet d’une restauration en 2012-2013 : le
clocher de béton a été remplacé et la toiture a été refaite.
La nef possède de fausses voûtes. Pour Hyvert, l'église est mentionnée en 1240-1269, mais il n’est pas sûr que ce soit celle visible actuellement. Elle était à la collation de l'evêque de Carcassonne puis, dans le premier quart du XIVe siècle, unie à la Chartreuse de la Loubatière.
Une chapellenie est fondée en 1555 dans la chapelle Saint-Antoine. Un devis de 1680-1689 mentionne la réparation du clocher et de l‘arceau occidental de la nef. Le chapiteau de droite de l’arc diaphragme de l’église porte la date de 1527 (MILCCCCCXXVII) : s’agit-il de la date de réfection du décor ou celle de la construction de l’édifice ?
L’église du village sert occasionnellement de lieu d’inhumation, lorsque le chemin du cimetière qui va à Notre-Dame de Canabès est impraticable. Le 24 janvier 1723, Antoine Jalabert est inhumé sous le clocher de l’église, le chemin du cimetière étant impraticable à cause de la neige. Trois ans après, Jean Jalabert est inhumé dans l‘église, car des inondations empêchent de prendre le chemin du cimetière. Pour l’heure, rien ne permet de dire si l’édifice actuel, manifestement moderne, a remplace au même endroit un édifice plus ancien.
Vase liturgique en marbre
L’église de Villardonnel recèle un objet sculpté que l‘on peut actuellement interpréter comme un vase liturgique à bec verseur destiné aux fonds baptismaux. Son décor et sa morphologie permettent désormais de le dater du Xe siècle. Sa provenance est probablement liée aux liens qui unissent à cette époque Villardonnel à la puissante abbaye de Montolieu.
Lors de la visite de l'évêque en 1660 dans l‘église de Villardonnel, les fonds baptismaux
sont décrits comme étant au fond à gauche avec notamment un grand vase de pierre avec couvercle fermant à
clef avec dedans un petite vase de cuivre pour l'eau
.
Sont également cités deux cimetières, l'un près dudit lieu mais en mauvais état, l'autre dit "l'ancien" à Notre-Dame de Canabès, entouré de murailles et en bon état. Il s’agit du cimetière actuel.
L’abbé Auriol décrit l’objet comme bénitier et Hyvert donne ses dimensions : 0,48 m de diamètre, 0,28 m de hauteur,
0,24 m de profondeur et le décrit ainsi : Mortier roman servant de bénitier. Vase de pierre cylindrique. Rinceaux de
faible relief, trois rinceaux symétriques. Un monstre avec une oreille représente le goulot. Deux anses figurant un autre
monstre plus rudimentaire avec des oreilles et des dents
.
En fait il ne s’agit pas d’un bénitier. La mairie ayant souhaité mettre en valeur l’objet, il n’est plus intégré à un mur et il est désormais possible de l’observer sur toutes ses faces. Ce vase sculpté, classé objet d’art, présente un décor végétal qui rappelle celui des plaques de chancel conservées dans le cloître de l’abbaye de Montolieu, étudiées par A. Bonnéry, datées du Xe siècle. Mais cet objet n’était peut-être pas situé originellement dans cet édifice…
Conclusion sur l’histoire du village
L’origine de Villardonnel est ancienne puisque les premières mentions remontent au Xe siècle. Ce territoire présente une problématique intéressante au niveau de ses églises, or aucune monographie ne vient synthétiser leur histoire. L’église Saint-Jean Baptiste est probablement assez récente : sa fondation ne remonte pas au-delà du début du XIVe ou même du début du XVIe siècle. La date de 1527 sur un chapiteau du chœur pourrait l’attester…
La chapelle Notre-Dame de Canabès, entourée d’un cimetière, et dont l‘abside est romane, pourrait être l’ecclesia matrix de ce terroir. Elle desservait probablement plusieurs communautés : Canecaude, Villardonnel et Capcervi.
Dans la Montagne Noire, il existe plusieurs exemples d‘églises primitives rurales desservant plusieurs communautés : Saint-Julien de Villanière, pour Villanière, Salsigne et Cabaret, Saint-Pierre de Vals pour la Tourette et Miraval Sainte-Marie de Brousses, pour Brousses et Le Villaret… Le cimetière qui les entoure est longtemps resté commun à ces villages. Les églises des habitats les plus éloignés, comme Saint-Sébastien de Cazelles, avaient le statut d‘annexes. L’église paroissiale a été construite dans le village à une époque indéterminée : au bas Moyen Âge ou au début de l’Époque moderne (1527). Les fonds baptismaux y ont été transportés, mais le cimetière est resté autour de l’ancienne église paroissiale, Notre-Dame de Canabès, phénomène assez fréquent.
Le vase liturgique sculpté a donc probablement été transféré dans la nouvelle église pour rappeler l’ancienne église paroissiale, puis intégré plus tard dans le mur en tant que bénitier. À l’origine, l‘objet pourrait avoir été donné par l’abbaye de Montolieu. La dépendance de Villardonnel envers l’abbaye de Montolieu puis la Chartreuse de La Loubatière permet de réunir une documentation assez abondante sur ce village, notamment à partir du XIVe siècle.
Crédit : Extrait de travaux de JF. Modat, Juillet 2013.
Avec la collaboration de M.E Gardel, C Jeanjean, F. Loppe et la participation de A. Despratx, R. Wiss.